Nous avons retravaillé avec Arno la chanson Pourquoi est-il là-bas en studio avec une voix témoin. Cette chanson parle d'une réalité dramatique des pays en développement qui pour certains restent des pays de non droit où ceux des enfants sont d'autant plus bafoués : le trafic d'enfants pour adoption. Vous trouverez en bas l'extrait d'article volontairement transformé qui m'a inspiré, puis le texte lui-même.
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Dernière version
Ci-dessous la première version que j'ai enregistrée avec les moyens du bord en "live".
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Extrait d'un article de presse
Mamy, la mère biologique qui a aussi confié ses trois enfants au centre, accuse les responsables de l'ONG d’avoir utilisé des moyens de pression et des menaces pour passer outre sa volonté de rétractation pour l’adoption de ses enfants. Elle affirme que depuis le mois d’octobre, elle n’a pas cessé de les réclamer. Elle s’est rendue trois fois au centre sans succès. La dernière fois, déclare-t-elle, « ils m’ont littéralement enlevé l’enfant de force alors que je le tenais dans mes bras ».
Elle veut récupérer ses enfants et affirme qu’elle a été manipulée par les responsables . Devant cette déclaration, on peut se poser la question de savoir si l’appât du gain et la présence des parents adoptifs sur le territoire ont motivé les dirigeants de l'association... En attendant d’avoir la réponse à cette question, on peut quand même avancer que le circuit d’adoption dans ce pays semble être fait sur mesure pour que nos enfants puissent s’adopter sans aucun recours. Les révélations de Mamy sont en tout cas, très éloquentes. D’après elle, les enfants supposés disparus ont été retirés du centre par les responsables eux-mêmes. Mamy confirme que les responsables du centre n’ont pas averti les parents biologiques et qu’au moment de leur départ, aucun d’eux n’a été signifié ou notifié d’un jugement d’adoption. Elle a été convoquée à la mairie de Maracano avec les autres parents, où on leur a déclaré que les enfants ont été déplacés temporairement et qu’ils vont revenir, et surtout qu’ils seront ramenés à leurs parents biologiques... Deux semaines plus tard, Mamy est de nouveau convoquée pour partir à Quito* voir ses enfants. Mamy a fondu en larmes, car les parents adoptifs étaient déjà là. Elle précise : « On m’a montré mon enfant de loin, dans la rue. C’est là que j’ai tout compris. Une de mes enfants criait en me voyant, mais je ne pouvais même pas m’approcher. J’ai supplié pour pouvoir les tenir une dernière fois dans mes bras, mais en vain. Ils n’ont pas de cœur. J’ai été abusée par ma naïveté, car maintenant j’ai perdu mes enfants ».
L’ancien responsable du centre, à qui les parents biologiques ont confié leurs enfants, nous a avoué que la plupart de ces derniers sont illettrés, mais qu’il les a déjà rassurés verbalement en leur confirmant qu’ils ont la possibilité de récupérer leurs enfants, si jamais ils changent d’avis avant l’adoption...
* Quito : capitale de l'Equateur
Texte
Pourquoi est-il là-bas
Au bras de l’étrangère
Cet enfant est à moi.
A moi qui suis sa mère.
Vous voyez bien, il crie,
Se débat, se démène,
Alors, je vous supplie
Faites qu'il me revienne.
Voyez son épouvante,
Ses pleurs et ses appels.
Ne soyez pas méchante,
Ne soyez pas cruelle.
Il m'a vite aperçue,
Tente de s'échapper,
Griffe et mord l'inconnue
Qui me l'a enlevé.
Je n'y comprends plus rien,
Je vous l’avais confié
Pour qu’il mange à sa faim.
Et qu'il soit mieux soigné :
Vous me l'aviez promis :
Et je pourrais le voir
Quand j’en aurais envie
Au centre chaque soir.
Je n'avais plus l'argent
Pour pouvoir le nourrir,
Ni même simplement
Un abri pour dormir.
Je devais le reprendre
Au bout de ma galère,
Quand Dieu allait suspendre
Pour un temps ma misère.
C'est un malentendu,
Non, non, ce pas vrai,
Non, je n’ai pas voulu
Qu’il s’en aille à jamais.
Vous m'avez abusée,
Est-ce donc pour l'argent
Qu'ils ont du vous donner
Ces deux étrangers blancs ?
Mais il n'est pas à vendre,
C'est la chair de ma chair.
Vous devez me le rendre
A moi qui suis sa mère,
A moi qui l'ai porté
Là, tout au creux de moi
Et qui l'ai tant choyé
Pendant tous ces longs mois.
Je n'ai pas eu la chance,
Moi, d'aller à l'école,
Et je faisais confiance
Madame, à la parole
Que vous m'aviez donnée,
Vous, la femme savante,
Si riche et si bien née,
Soudain si arrogante.
Vous voyez, il s'en va,
Par pitié, laissez moi
Le serrer dans mes bras
Pour la dernière fois.
Vous qui m'en empêchez :
Pour ce mal et ce vice
Et ce cœur desséché
Qu'au moins Dieu vous maudisse !
Et qu'il te fasse entendre
Mon chéri, mon amour
Les battements si tendres
De mon cœur pour toujours,
Par delà l'océan
Et par delà les mers
Je t'aime, mon enfant,
Moi qui reste ta mère.
10 ans après avoir été illégalement privée de sa fille, elle cherche à renouer le contact