Le texte est né d'un jeu de mot. J'ai imaginé un dialogue intérieur entre le pessimiste et l'optimiste qui peut être en chacun de nous.
A l’imparfait du subjectif Tu as les relations faciles Tu as le verbe volubile Et navigues avec élégance, Dans le monde des apparences. T’es sûr de toi et combatif. |
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A l’imparfait du subjectif Lorsque les idées noires m’assaillent, Retranché derrière mes murailles, J’en soutiens à grand’ peine le siège, J’ai du mal à sortir du piège Où ell’ me maintiennent captif. |
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A l’imparfait du subjectif Tu vois ta vie en arc-en-ciel, Ton quotidien en lune de miel, Tes succès en apothéoses. Avec tes lunett’ à l’« eau de rose» Tu demeures hyperpositif |
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A l’imparfait du subjectif, J’prends les vessies pour des lanternes, Les vérités pour balivernes, Les balivern’s pour vérités, L’amitié pour hostilité, Dans mes jugements excessifs |
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A l’imparfait du subjectif Sur ton vieux transistor malade T’entends des chansons, des aubades En amour haute-fidélité Malgré la quasi surdité De tes vieux conduits auditifs |
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A l’imparfait du subjectif Dans la plus belle mélodie Je n’entends que cacophonie Rythmes débiles et désaccords Et cette pollution sonore Me rend malade et agressif |
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A l’imparfait du subjectif Tu rêv’ de luxe et d’apparat De grosses bagnoles et d’opéra De soie, d’ébène, de marbre et d’or Du dernier futal de chez Dior A des tarifs prohibitifs |
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A l’imparfait du subjectif Je peine à rester dans les clous Je peine à joindre les deux bouts De ma vie en eau de boudin A assumer le quotidien D’un destin aussi négatif |
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A l’imparfait du subjectif Tu t’ prends pour Van Damme ou Stallone Gonflant tes biceps tu plastronnes Et rêv’ de conquêtes féminines Et de la une des magazines Pour des lecteurs admiratifs |
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A l’imparfait du subjectif Je crains de me voir dans la glace J’ai peur de regarder en face Ce corps mou et ventripotent Cette gueule qui me déplaît tant Et ces comédons sur le pif. |
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A l’imparfait du subjectif Tu te veux un champion du sexe Longue est la liste de tout’ les ex Epinglées à ton tableau d’chasse « Beaucoup étreint, pas trop embrasse. » Tel est ton slogan affectif. |
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A l’imparfait du subjectif De dérapage en dérapage Je négocie mal les virages De mon parcours sentimental Et finirai à l’hôpital Au service des soins intensifs. |
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A l’imparfait du subjectif Tu es toujours plus que parfait Très sûr de toi et satisfait. Tu ignores la crainte et le doute Et tu suis sans broncher ta route Et ta carrière d’hyperactif. |
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A l’imparfait du subjectif Recoller les morceaux brisés De mon passé décomposé Est pour moi déjà bien trop dur Alors penser à un futur Est le cadet … d’mes objectifs. |
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