L'opportunité des débats organisés par le gouvernement sur le thème de l'identité nationale a largement été l'objet de discussions multiples et passionnées.
J'ai voulu y apporter ma modeste contribution, sous forme d'une chanson que j'ai réalisée de bout en bout : texte, harmonisation, mixage (amateur), et si les instruments utilisés sont virtuels,
je me suis payé le luxe de choeurs réels et d'une chanteuse pour le contrechant de la fin. Tous les choristes étant moi-même.
J'utilise Harmony Assistant pour la composition et Cubase pour le mixage. Le reste est moyens du bord, il faut se faufiler entre les averses qui martèlent sporadiquement le toit de tôle de la
"case" comme on appelle ici les maisons réunionnaises.
Vous pourrez avec la console flash ci-dessous écouter directement la chanson, sinon l'enregistrer au format
mp3.
Paroles ci-dessous :
La chanson du
SDF
Les autres chansons (plus "dégagées")
Monsieur le Président, vais-je m'exécuter,
Et décliner pour vous mon humble identité
M'efforcer devant vous de montrer patte blanche
Devrai-je dévoiler aussi branche par branche
Jusqu'au sommet, mon arbre généalogique
Et verser au dossier tout mon sans-gêne éthique.
Mais mon identité, j'ai peine à la décrire
Est-elle nationale, je ne saurais le dire.
Suis-je un citoyen noble et digne de la France
Ou comme ces racailles vivant dans la sous-France.
Comme ces SDF, ces exclus, ces chômeurs
Serai-je condamné à l’odieux déshonneur.
Mon identité ...
Elle n'est pas de l'or de ces comptes en Suisse
De ces braves Français et leurs banques complices
Ni blanchie par le biais de paradis fiscaux.
Luxembourg ou Andorre Caïmans ou Monaco.
Couleur des stocks options que grâce à leurs faillites
Engrangent sans vergogne nos patrons émérites
Si c'est au prix du sang qu'elle doit sa couleur
Au prix des morts, des deuils, des peines et douleurs
Est-elle de ce rouge de nos révolutions
Ou des résistants morts pour sauver la nation
Rouge du sang versé par ces pauvres soldats
Que l'on nommait Ratons Kroumirs ou Bamboulas?
Mon identité ...
Est-elle peau marron de ces enfants d’esclaves
Fuyant dans la montagne pour vivre sans entraves
Traqués par des chasseurs comme simple gibier
Et payant de leur vie leur soif de liberté
Dans ces îles lointaines, ces vieilles colonies
Gratifiées des « bienfaits » de leur mère patrie?
Est-elle sable gris de ces déracinés
Ces harkis sacrifiés qui pendant tant d'années
Ont payé au prix fort de trop d'indifférence
Voire d'ingratitude leur choix fait de la France
Qui comme les« pieds noirs » ont du dans la souffrance
S’exiler à jamais du lieu de leur de leur naissance
Mon identité
Est-elle ciment gris des maçons d'Italie
Bâtissant nos maisons dans le froid, sous la pluie
Est-elle charbon noir des mineurs de Pologne
Si fiers de leur métier si durs à la besogne
Tués par le grisou au fond des galeries
Ou crachant leurs poumons pourris en fin de vie.
Peu importent peut-être ces « détails » de l'histoire
Monsieur le Président vous n'allez pas me croire
Et j'implore d'avance toute votre indulgence
Je suis, je le confesse, indigne de la France.
Tant mon identité est multiple et plurielle
Plutôt que bleu blanc rouge, aux couleurs d'arc-en-ciel.
mon identité....
Quand j'en déplie la carte, elle se rit des frontières
Ignore les montagnes et traverse les mers
Va puiser ses chansons ses rythmes ses musiques
En de lointains pays de l'Asie à l'Afrique,
Se nourrit des saveurs venues du monde entier.
De toutes les cultures, dont je suis l’héritier.
Je me sens affecté d’un terrible handicap :
Je résiste un peu trop aux farces et attrape-
nigaud, aux imposteurs aux donneurs de leçons,
Excusez la chanson, c'est la faute à Besson
Le ton si séditieux, la faute à Hortefeux,
Ce relent d'hérésie, la faute à qui... la faute à qui....