L'hommage posthume
a pour coutume
De célébrer
les qualités
du décédé
Réalité
ou imposture?
Réécriture
pour l'occasion
Sons des violons
Car on encense
Sans qu'on le pense,
Le malotru
Tôt disparu
Le malvenu
Le m'as-tu vu
Mais quitte à faire
Pourquoi donc taire
La vérité
lèse-majesté ?
Arrangement : base Band in a Box + une guitare d'Arnaud
Les impros générées par Band in a Box.
Fichier téléchargeable si la console flash renonce

En cet instant poignant, solennel et tragique
Où vous vous apprêtez à reposer en paix
J'ai décidé enfin pour vous de parler vrai
Et de tordre le cou aux injustes critiques.
Loin du ton convenu, sérieux ou compassé
Que devrait adopter tout hommage posthume
Je veux redire ici quels bons amis nous fûmes
Avec sincérité, mais en aurai-je assez ?
Si vous aviez été un jouet pour enfant
Ce n'eut été pour sûr ni cube, ni peluche
Vous rappeliez plutôt ces ballons de baudruche
Que la moindre piqûre peut réduire à néant.
Car vous n'étiez au fond que vanité et frime
Additionnées souvent de cette suffisance,
Ce mépris pour autrui comme cette arrogance
Qui vous faisait tenir vous-même en haute estime.
Si vous aviez été leurre, piège ou appeau
C’eût été sans nul doute miroir aux alouettes
Manié par un chasseur cruel et malhonnête
Aux fins de trucider d'innocents passereaux.
Vous fûtes en effet un brillant imposteur
Qui sut avec talent en abuser plus d'un
Plus d'une aussi c'est vrai, car goujat peu commun
Vous les exécutâtes en vrai bourreau des cœurs.
Vous rappeliez aussi une ces boissons
Séduisantes d'aspect mais trop fades en bouche
Fourguée par un quidam peu scrupuleux et louche
Comme grand crû classé à quelque doux pigeon.
Car vous n'aviez, monsieur, ni saveur ni bon goût
Et nul signe apparent de quelque caractère
Et je compris bien tard que cet air de mystère
Que vous feigniez d'avoir masquait relents d’égout.
Vous aviez la bravoure de tous ces charognards
Se disputant les restes abandonnés des lions
Hyène ou vautour raflant chair en putréfaction.
A piller sans péril on se goinfre sans gloire
Car vous manquiez monsieur de courage et panache.
Malheur à l'imprudent voulant vous chercher noise.
Expert en coups fourrés, en intrigues sournoises
Vous tiriez dans le dos, assassin fourbe et lâche.
Musique
Conscient du lourd devoir qui aujourd'hui m'incombe
J'ai tenté par ce long et vibrant témoignage
Cher monsieur, de vous rendre ce tout dernier hommage
Avant que vous gisiez au fond de cette tombe.
Vous les amis présents, souffrez qu'en votre nom
J'exprime vivement enfin et pour conclure
Toute ma gratitude à cette infâme ordure
Pour s'être ainsi cassée à jamais, ce sale con.