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Pendant l'occupation allemande, de nombreuses statues ont été enlevées par les Allemands ou leurs complices français pour être fondues. Ce fut le cas pour deux des statues du général napoléonien Travot, fils de tanneur polinois, célèbre pour avoir arrêté le général Charette à la tête de la rébellion chouanne. : la statue polinoise et celle que les Vendéens avaient érigé en son honneur à la Roche sur Yon.
Grâce à l'intervention d'un groupe de Polinois audacieux, la statue dite du Vigneron créée par Syamour, fille de Wladimir Gagneur et érigée à la promenade Piquet n'aura pas à subir le même sort. Le détail de l'événement est relaté par Janine Masson dans Revue du Patrimoine Polinois n° 7
Cette histoire a donné lieu au lendemain de la guerre à la composition d'une chanson au style patriotique et revanchard, voire haineux.
En ce qui me concerne, le sort opposé des deux statues polinoises m'a inspiré la mienne, que j'ai conçue plus comme une forme de récit à valeur symbolique.
Chanson du Vigneron
Texte, musique et harmonisation : JF Herzog
Arrangement,, guitares, batterie, clavier, percussions, prise de son, ingénierie son: Arno Lorentz
Enregistré en sa cave studio rue de Faîte
Dans la petite ville, Il y avait deux statues Celle du général, Celle du vigneron Dans la petite ville Un jour, ils sont venus Recherchant du métal Pour fondre leurs canons. |
Ils ont déboulonné Le vaillant militaire Du socle où il trônait, Héros de la nation, L’ont alors emporté N’avait plus l’air si fier, Ligoté qu’il était Au plateau du camion. |
Mais lorsqu’ils ont voulu Très tôt le lendemain Achever leur ouvrage N’en crurent pas leurs yeux L’autre avait disparu Seul restait de sa main En guise de message Ce mot mystérieux. |
Il avait griffonné Ou était-ce le diable Ou quelque esprit frondeur « Suis parti aux paisseaux * » Comment s’imaginer Qu’il pût le misérable Se faire voir ailleurs. Lourd de tous ces kilos ? |
Ils ont conduit les fouilles Dans les moindres recoins L’ont cherché, l’ont cherché Et même au cimetière ! Mais sont restés bredouilles. Dire que pas très loin Il reposait caché A quelques pieds sous terre |
De sa prison obscure Fut enfin délivré Lorsqu’un jour fut conclue La trop sinistre guerre Il avait fière allure Lorsqu’on l’a promené Tout au travers des rues Dans la joie populaire |
C’étaient gens valeureux Ceux qui l’avaient sauvé Au péril de leur vie René, Maurice, Albert Et Fernand l’amoureux Irénée, cantonnier Lucien, Pierre et Henri. Hommes simples mais fiers |
C’étaient gens de la plèbe Pour qui cette statue Était l’âme et le cœur De leur humble cité Du terroir de la glèbe Et des vignes pentues Où des hommes en sueur S’affairaient, reins brisés. |
Au jardin communal Le vigneron modeste Est assis là encore Le bigot à ses pieds On dit du général Que sur le front de l’est En quelque obus de mort Se serait éclaté. * nom local pour l'échalas |